Lorsque l'on consulte le site Sport Passion, le descriptif de l'ascension de ce col fait mention d'un départ de la sortie du village de Sainte-Marie de Cuines. C'est après avoir cherché un bon moment l'endroit à partir duquel je devais mettre en marche mon compteur, la veille de la montée, que j'ai constaté qu'en fait, la photo qui illustre le début de l'ascension a été prise au centre du village voisin : Saint-Etienne de Cuines. Enclenché à partir de la Poste, le compteur affiche 20km à l'arrivée au Col du Glandon. C'est donc de ce point que j'entamai les hostilités. Dès la sortie du village, la route en ligne droite sur 500 mètres accuse une pente de 5,3% puis, après un double virage, on entre en pleine nature en sous-bois sur une route sinueuse dont la pente ne descend plus sous les 6.5% avant le 9e kilomètre. L'entrée dans Saint-Colomban-des-Villards et la traversée du village favorise, pendant 2,5 km environ, la restauration de ses forces.D'aucuns pourraient en profiter pour un "arrêt aux stands", se ravitailler, prendre un pot au café du coin, voire chasser la gueuse ! Pour ma part, l'oeil rivé au compteur, je poursuivis un effort mesuré pour soigner ma moyenne horaire que j'amenai de 12km/h à 12,5km/h.
A la sortie de Saint-Colomban-les-Villards, je me suis rapidement fâché avec les services de l'Equipement responsables de l'entretien des routes du secteur : la chaussée avait été réparée de telle manière que les "rustines" de gravillons étaient si denses qu'il devint très vite impossible de les éviter. Pendant 2 kilomètres entre 6,7% et 8,3%, j'ai cru que j'allais avoir une crevaison à chaque coup de pédale. Ma roue arrière patinait parfois sur cette pente fort inclinée dès que j'appuyais un peu plus fermement sur les pédales ! Je ne félicite pas les services responsables qui savent très bien que ces routes sont extrêmement fréquentées par les cyclistes et qu'il est infiniment dangereux, surtout en descente, de rouler dans de telles conditions. Heureusement, ce calvaire se termina alors que j'entrepris les pourcentages plus sévères. Dans cette seconde partie du parcours, ayant quitté la partie la plus arborée, on traverse des paysages de prés et de vignes et l'on commence à voir quelques sommets. Quelques admiratrices bordaient la route et l'une d'entre-elles, sans doute amoureuse, m'encourageait plus que les autres...!
Il me restait 7km à parcourir, Les quatre premiers à environ 8,5%, puis, après avoir franchi une rivière qui, jusque-là, bordait la route, les 3 derniers kilomètres se présentent en lacets dans un cirque extraordinaire comme un écrin au milieu des montagnes. La pente oscille entre 9% et plus de 10% au kilomètre, avec des passages à 12%. L'effort soutenu est de rigueur. Néanmoins, contrairement à l'angoisse ressentie dans les trois derniers kilomètres de l'ascension du Mont Ventoux où je craignais qu'une crampe subite ne condamne mon challenge, je ne doutais pas un instant de mon arrivée au sommet. Aussi, je me permis pendant quelques petites minutes de contempler la vallée que je venais de traverser et le tracé sinueux de la route que j'avais parcouru. Impressionnantes les petites voitures miniatures, là-bas, tout-en-bas...! J'ai presque été déçu lorsqu'à la sortie du dernier virage, j'aperçus les panneaux indicateurs enveloppés de brume qui m'indiquaient que j'arrivais au terme de cette superbe ascension. Compteur à 20km : 1h45mn.
Le site Sport Passion décrit le Col du Glandon comme "l'un des plus difficiles de la Maurienne". La pentes moyenne est de 7% sur sa totalité, mais de 8,7% sur les 7 derniers kilomètres. Je n'ai pas poursuivi plus avant pour rejoindre le col de la Croix de Fer car je ne trouvais pas d'intérêt à parcourir les 2,5km à 5% environ qui le séparent du Col du Glandon. Je devais l'approcher de plus près le lendemain en attaquant son ascension à partir de Saint-Jean-de-Maurienne.
Bon, bon, bon, je vous raconte là mon histoire mais, alors que je viens de regarder l'étape qui passe par le Tourmalet, je me sens un peu "léger" quand je vois à quelle vitesse (je n'ai pas dit "avec quelle aisance") nos galériens du Tour parviennent à gravir les mêmes côtes à 10% !
Je me reprends quand même et, dans les semaines à venir, je vous parlerai de l'ascension du Col de la Croix de Fer. Grandiose, comme toujours quand il s'agit de parcourir des itinéraires tracés dans les paysages de haute montagne.